Histoire de Chenebier

Dernière mise à jour le 04 juin 2020

TOPOGRAPHIE

1134 - 1161 : CHENUBIEZ

1187 - 1209 : CHENUBIZ

1573 - 1630 : CHENEBIE

Étymologie obscure, à rapprocher des villages voisins Franebier (disparu) et Châtebier. Les graphies anciennes laissent penser qu’il pourrait s’agir de l’ancien français biez (devenu bief en français moderne), désignant un canal d’irrigation ou d’amenée d’eau à un moulin. (Suchaux rappelle d’ailleurs que le nom du ruisseau de Chenebier s’appelle localement le Bie. Mais il n’arrose pas les deux autres villages). Quant à la première partie du mot, le rapprochement avec le chêne (et le frêne) reste hypothétique, quoique possible.   

 Source : « La Haute-Saône », « Nouveau dictionnaire des communes, Tome II ». 

Lieu-dit "La Marbrière"

À la limite de Chagey, en lisière de la forêt de Perchelle existe « La Marbrière ». À cet emplacement s’ouvrait l’entrée d’une grotte appelée « Trou de la Baume » : c’est un boyau de 100 m de long sur 0,60 m de largeur moyenne et une hauteur qui varie de 0,70 m à 8 m. Beaucoup de stalactites d’une blancheur éblouissante décoraient la grotte ; mais la verrerie de la Saulnaire en a fait enlever plus de 70 000 kg en 1834 et 1835.

En 1860, le sieur Tisserand a entrepris l’exploitation d’une carrière de marbre située près du Trou de la Baume. Le marbre offrait un aspect remarquable. Des blocs d’assez forte dimension en ont été extraits à grands frais et dirigés sur Besançon, Dijon et Paris. Plusieurs savants en ont fait l’éloge et vanté la richesse, mais le manque d’argent a fait abandonner l’entreprise. (Renseignements extraits du dictionnaire des Communes.)  

En 1736, Louis XV a ordonné de rechercher les chênes à acquérir pour ses chantiers navals de la Méditerranée. La marine du Levant avait besoin de navires neufs.

Louis-Charles Maillart de la Motte, commissaire de la marine fit marquer 2 444 chênes à Chenebier. Pour un navire long de 60 m, il fallait de 2 000 à 4 000 arbres et un millier pour une frégate légère. Le chêne était employé pour la charpente, les membrures et la quille, et permettait d’espérer une longévité de 40 ans de navire.

Source : « Archives départementales de Haute-Saône B3004 » 

Chenebier entra dans la seigneurie d’Héricourt en 1347

La guerre de Dix-ans et la peste de 1635 décimèrent le village : des 25 feux de 1635 il n’en restait plus que 8 en 1638 (38 hab).

Le terroir était en friches pour plus des deux tiers. Un document des Archives de la Haute-Saône intitulé « Mémoire de ceux qui ont établi des maisons dans les champs de Chenebier » (1754), explique la dispersion des maisons sur le territoire. On peut la rapprocher de l’abandon progressif des pratiques communautaires pendant le XVIIIe siècle et en particulier de celle de construire « Entre les Quatre Croix » qui limitaient le village groupé : fait agraire commun à tous les villages anciens du Nord et de l’Est de la France. Ces Croix, générale-ment placées autant que faire se pouvait aux quatre coins du village, en délimitaient la circonscription à l’intérieur de laquelle ceux qui y résidaient étaient considérés comme habitants, jouissant des libertés et des immunités particulières.

Les Églises

L’Église catholique, construite en 1842 sur une hauteur possède un clocher carré. Au XVIIIe siècle, les habitants catholiques ont été rattachés à la paroisse de Frahier.  

Le Temple fut construit de 1876 à 1878 sur l’emplacement de l’ancienne église catholique. Celle-ci, incendiée par les troupes de Charles de Lorraine en 1587, fut rebâtie en 1618, reconstruite en 1667 et restaurée en 1823. En 1773, il y avait 18 familles catholiques et 60 luthériennes. Affectée à la réforme au culte protestant, elle avait été fortement endommagée par la bataille de la Lizaine en 1871. C’est contre le mur du temple que furent fusillés 39 hommes d’Étobon le 24 septembre 1944 par les allemands. Une plaque commémorative est apposée contre le mur et une stèle est érigée dans le cimetière protestant à l'endroit où toutes les victimes furent enterrées avant d'être inhumées dans le cimetière des fusillés à Étobon.

Source : « Archives départementales de Haute-Saône B3004 »  

                            

                                                              

 

BATAILLE DE LA LIZAINE : 1871

Un tableau représentant le combat de Chenebier entre les soldats prussiens et les soldats français est exposé au musée d'histoire de Belfort. Commandé par Joseph Carayon-Latour au peintre Alphonse de Neuville,  il montre le terrible combat que les soldats des deux camps se sont livrés les 15, 16 et 17 janvier par - 20°. Au cours des combats acharnés pour tenter de délivrer Belfort, le 3e bataillon, recruté dans la région de Bordeaux et  commandé par Joseph de Carayon-Latour reçoit mission d'enlever les villages d'Étobon et de Chenebier, solidement tenus. Carayon-Latour enlève son bataillon de telle manière que les autres corps de la division Crémer, le voyant se déployer pour attaquer, crient spontanément : "Bravo la Gironde!"

 

                                                  

 

MONUMENT AUX MORTS

À l'origine, il a été érigé à la mémoire des soldats français et allemands morts au cours de la bataille de la Lizaine, en janvier 1871. Les restes de 200 soldats allemands et autant de soldats français y sont inhumés. Une stèle à l'arrière de ce monument est dédiée aux soldats allemands. À l'avant, des plaques à la mémoire de ses morts, durant les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont été ajoutées par la commune.

 

                        

 

CROIX DE GUERRE - ÉTOILE DE BRONZE 1939-1945

En 1944, des soldats hindous de l'armée anglaise, se sont échappés de la prison d'Épinal et sont pris en charge par les habitants du village qui leur donnent à manger et les aident à poursuivre leur chemin vers la Suisse. À l'automne, un jeune soldat hindou tombe malade et décède malgré les soins d'un médecin. Sa tombe se trouve au cimetière protestant.

Le gouvernement des Indes a rendu un hommage public à la commune pour l'aide apportée à ses concitoyens.

Par décret du 11 novembre 1948, le village se voit décerner la croix de guerre avec étoile de bronze pour les services rendus aux hindous et avoir envoyé une section entière de résistants au Maquis du Lomont (9 tués et 24 déportés).

 

                                                                

 

DEBUT DU XXe SIECLE

Dans la première moitié du XXe siècle, en 1903, Chenebier possédait une usine de confection de chemises et petits équipements pour l'armée dans laquelle étaient employées une soixantaine de personnes, principalement des femmes du village et d'autres villages des environs. Cette usine "La manufacture d'équipements militaires de Chenebier" appartenait à la société "Schwob Frères".